Penser et agir par les mots.
Discours des Anciens, pratiques des historiens. Égypte, Grèce, Mésopotamie, Rome
Date limite : 15 février 2026
Le colloque « Penser et agir par les mots : Discours des Anciens, pratiques des historiens » se veut l'occasion de réaffirmer le potentiel épistémologique des études de vocabulaire ancien à travers un moment de rencontre où les chercheurs – jeunes comme plus expérimentés – pourront échanger tant sur leurs analyses que sur leurs méthodes. L'enjeu est d'ouvrir une réflexion collective sur le vocabulaire comme lieu d'articulation entre discours et pratiques. En plaçant les mots au centre de l'enquête historique, nous souhaitons contribuer à une histoire qui assume pleinement que le réel dont elle traite est construit, négocié et interprété par le langage. Nous invitons donc tous les chercheurs spécialistes des populations de la Méditerranée ancienne – au-delà des seuls mondes grec et romain – à présenter leurs réflexions sur les vocabulaires propres à leurs aires d'expertises. Toujours en regard de l'historiographie, l'autre principal objectif de ce colloque est de placer l'accent sur les aspects les moins étudiés des vocabulaires anciens, d'abord en se détachant d'une perspective atomiste de l'analyse de vocabulaire mais également en évitant tout excès de focalisation sur le vocabulaire des institutions politiques ou les enjeux de traduction. La langue étant en effet un système, le rôle des mots dans l'activité quotidienne de ces populations ne peut se comprendre qu'à l'aune des liens qu'ils entretiennent les uns avec les autres. Aussi, au-delà même du sens des mots et de leur traduction, c'est leur utilisation dans des contextes pratiques qui retient notre attention. Les sources présentent en effet en de nombreuses occasions des discours construits sur les enjeux sémantiques induits par des variations de vocabulaire. Ainsi lorsqu'Hérodote narre un voyage de Solon chez le roi Crésus, il place dans la bouche du législateur un discours où les variations de vocabulaire sur le bonheur (ὄλβιος, εὐτυχία, εὐδαιμονίᾱ) lui permettent de développer un discours sur ce qu'il considère comme le véritable bonheur humain25.



