M. Humm et Ch. Stein, Religions et pouvoir dans le monde romain

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Michel Humm et Christian Stein, Religions et pouvoir dans le monde romain (218 av. J.-C. - 250 ap. J.-C.), Malakoff, 2021.

Éditeur : Armand Colin (Dunod éditeur)
Collection : Horizon
371 pages
ISBN : 978-2-200-62986-1
26,00

À Rome, comme pour les autres cités du monde méditerranéen antique, les dieux faisaient pour ainsi dire partie des communautés humaines : intégrer une de ces communautés revenait donc à adopter ses dieux. En particulier toutes les communautés politiques avaient ainsi « leurs » dieux et « leur » religion. Tout acte « politique » (c'est-à-dire en rapport avec la polis, ou civitas) était donc aussi « religieux », et inversement, car il s'agissait des deux faces d'une même médaille. Pour comprendre les évolutions qui ont affecté la vie religieuse publique des multiples communautés humaines progressivement soumises à l'autorité souveraine de Rome, puis intégrées dans l'Empire à l'apogée de sa dynamique de puissance (IIIe s. av. J.-C. – IIIe s. ap. J.-C.), il faut commencer par appréhender les structures religieuses sur lesquelles s'appuyait le pouvoir romain dans ses formes successives. Pouvoir et religion publique étaient tellement liés dans l'Antiquité qu'il n'était pas possible que le passage d'une cité-État italienne en un empire allant de l'Écosse à l'Euphrate et au Sahara ne générât pas des mutations considérables au sein de la religion romaine. De même, le changement d'échelle spatiale a entraîné une confrontation de Rome avec des cultes de plus en plus étrangers qui a eu des conséquences assez variées pour les religions romaines privée et publique, comme pour ces autres cultes. Enfin, au fil des siècles, les religions des populations d'abord soumises au pouvoir de Rome, puis progressivement intégrées au sein de la communauté impériale, ont elles-mêmes connu des transformations importantes. Toutefois, la distinction entre les Romains « de Rome », et par extension d'Italie, et les autres Romains résidant au sein des communautés provinciales, a toujours persisté et se retrouve dans la vie religieuse de ces Romains des provinces.

 

Source : Armand Colin